Dorothée Volut : Lettres pauvres

 
par Alain Cressan

C’est un petit carnet spiralé à l’italienne que traversent sobrement des empreintes d’oiseaux. On pourrait le mettre dans sa poche et prendre des notes si elles n’étaient pas déjà écrites. Car un « scribe » est passé par là.

Comme dans d’autres livres de Dorothée Volut1, l’auteur se met en scène dans la position du scripteur en train de remplir son cahier, quasi-diariste à la tâche, à l’établi du livre. Écrire ou copier, tracer des lettres ou des mots. Mais « je mens : scribe, / ça ne me suffit pas », car « Toujours je pense trop en écrivant / je pense à demain je pense à comment sans ralentir ». Il s’agit d’interroger aussi ce qui se met en branle dans le travail, le plaisir d’écrire, et c’est aussi un texte de démarrage, qui invite le lecteur, l’enfant, à jouer avec son désir : « est-ce que tu pourrais faire pareil avec ton stylo ? »

Faire de la poésie pour la jeunesse est un exercice difficile, et l’auteur nous offre un texte simple, jamais niais, qui propose un jeu avec la distance, la perspective et pousse à approfondir la réflexion.




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couverture

1. alphabet, Éric Pesty Éditeur, 2008 ou L’écriture m’a donné une enveloppe, Contre-mur, 2011, pour ceux que j’ai lus.