Isabelle Sbrissa : èl poème

 
par Narciso Aksayam

Marbrures belles, douces, rondes sous la main, comme galets roulés dans l’eau, soulevés dans la houle un élan de poésie, brisé sur les dunes, les brisants, les écumes morcelées, les écueils d’alphabet un élan ânonné en vers si courts, si heurtés d’angles raides, boiterie vulnérable, vulnéraire de nos plaies recousues, tissées, taillées, brodées de vert pâle et ciselées d’ombres un élan à deux, Rose Sçicéroz et l’auteur, l’hôtesse, l’autre être, ange hélé de sa phrase fragile un élan tâtonné, presqu’hésité, égrainé dans la foule, balbutié dans un rien, effeuillé perle à perle, collier de lèvres glissées entre les dents, murmuré, révélé, une phrase lentement, une phrase méticuleusement, une phrase chirurgicalement, élancée, apparue.
Comme un oiseau palpitant entre les doigts, pépiant de langues mêlées, objets rares numérotés, voilés de papier de soie, dentelles de dessous entendus, offerts aux regards croisés, là-bas en Suisse, généreuse, distillés d’un alambique au grand cœur, goutte à goutte dans la paume, dans l’oreille, qu’il suffit d’approcher, qu’il suffit d’aboucher, au millimètre de la sensation.




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Disdill
16 p., hors commerce
couverture