par Jean-Marc Baillieu
Billaud-Varenne, un patronyme au moins connu par sa présence sur la liste des régicides, Jacques Nicolas, né à La Rochelle en 1756, avocat, député de Paris à la Convention, déporté à Cayenne en 1795 avant de se retirer à Haïti où il meurt en 1819… François Boddaert, éditeur (revue Le Mâche-Laurier, éditions Obsidiane) et poète, entreprend de le « réhabiliter » via « la Vertu, disparue des tribunes » qui, au temps de la Révolution, « s’est incarnée dans quelques hommes éminents et rudes », dont « le Patriote rectiligne », « l’une des têtes pensantes de la Révolution » auteur des Principes régénérateurs du système social (réédités en 1993 aux Publications de la Sorbonne) et qui publia près de deux mille pages de réflexions et de projets de 1789 à 1795. « Le riche fut et sera toujours le fléau des sociétés policées. Jamais la vertu ne devint la règle de sa conduite » est une de ses sentences fortes. François Boddaert cadre la pensée dans son époque et dans sa postérité avant de donner à lire Billaud-Varenne dans le texte, et de montrer via des citations d’auteurs choisis que, depuis Platon, « le mot vertu est un rhizome lexicographique » dont témoigne aussi l’article Vertu de L’Encyclopédie rédigé par J.-E. Romilly et le Chevalier de Jaucourt, repris ici in extenso. Voilà un livre intelligemment conçu pour nourrir à point nommé notre réflexion.
120 p., 15,00 €