Søren Ulrik Thomsen : Les arbres ne rêvent sans doute pas de moi

 
par Nathalie Garbely

Anthologie personnelle, Les arbres ne rêvent sans doute pas de moi est une première traduction en français de poèmes de Søren Ulrik Thomsen qui écrit de l’ordinaire du quotidien, « dans un geste à hauteur de vie ». Il embrasse la condition humaine par des mots simples, qu’il réagence de vers en vers, de poèmes en poèmes. « Je suis vivant », il pleure. Alors que claque une porte, que tombe la pluie, il écrit son étonnement face à l’existence, à son « inintelligibilité » et son « inutilité ». S’observant vieillir, il compose des poèmes de désir et de deuil. Il s’adresse à celle qui lui manque, se souvient d’un geste de sa main, d’un pas de danse. Il recueille son expérience, partagée et solitaire, dans « les petites cabanes bancales des poèmes ». S’en dégage la solidité d’une parole à portée universelle.

Il y a loin des arbres au ciel
Mais ils montent et se déploient dans l’air que nous
respirons
Et descendent dans la terre vers les morts
Qui nous manquent. Et c’est largement assez.

Un mouvement de va et vient traverse ces textes, rappelant l’air qui entre et sort d’un corps, le jour qui se lève et se couche. Sobrement, Thomsen compose un chant triste et joyeux, célébrant l’être ici et maintenant.




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Traduit du danois et préfacé par Pierre Grouix
Édition bilingue
Cheyne
144 p., 23,00 €
couverture