par Alain Cressan
Un chiffre rond permet idiotement le regard en arrière sur l’ensemble des numéros : on y perçoit mieux le travail de couturier de Jean Daive, les liens qui se créent entre des textes disparates, ce qu’ils ouvrent en perspective.
Belle livraison encore : en couverture, la verticalité maigre d’un poème « inexceptionnel » de Charles Bernstein traduit par Martin Richet ; les « Selves » ténues de Christophe Mescolini, dont chaque relecture apporte nouvel agencement et horizon (« Faire friche de l’étendue ») ; un déplacement ferroviaire en coupe de Cole Swensen (« Qui a voyagé. En dépliant ») ; « une scène s’ouvre » en écho de Paula Rego, chez Jean Daive ; un écho de mots dans la tête de Jean-Pierre Bertrand (« l’autre le même des autres ») ; « le travail de l’ombre » chez Claude Royet-Journoud (une entame ?) ; la reprise de « L’addition des détails » (suspendue depuis le numéro 5) par Jean-Michel Alberola ; une danse « sur les pieds du hasard », de Michèle Cohen-Halimi visitant Maître Eckhart.
Livre de bord(s), peinture en mouvement, journal de voyage, un peu de tout cela sûrement, dans ce numéro qui esquisse un paysage enthousiasmant.