Geneviève Huttin : Écrire malgré nous

 
par Nathalie Garbely

Dans ces pages d’une magnifique densité, Geneviève Huttin tisse l’histoire intime et collective de deuils inachevés agissant d’une génération à l’autre, « malgré nous ». « Pour moi les mots étaient trop loin ou ils étaient trop près », observe-t-elle dans ce récit mené d’emblée par des pronoms personnels. Les liens familiaux qui unissent les protagonistes se précisent au fil de la lecture. En chacun se superposent les douleurs et les morts. Mal compréhensible pour l’une, la perte dans une Algérie encore française d’un jeune homme en uniforme ravive chez l’autre la perte inconsolable d’un enfant en bas âge, et cette Allemagne nazie dont les adultes ne savent comment parler imprègne ces silences par lesquels se transmettent, autant que par les mots maladroits, les événements marquants de la vie et de l’époque, des silences têtus par lesquels se menaient aussi les conflits dans la cuisine familiale de l’enfance.




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(1951-1968)
Passage d’encres
« Trait court »
32 p., 5,00 €
couverture