Ishikawa Takuboku : Le Jouet triste

 
par Pierre Hild

Avec ce volume, Arfuyen pousuit la publication des œuvres de Takuboku, éditées avec parcimonie et fidélité, depuis 1979. Né en 1886, mort à 26 ans, il est un maître du tanka – 5/7/5/7/7 – forme aux 31 syllabes qui inspira Jacques Roubaud pour son Mono no aware.
Le Jouet triste est le dernier recueil du poète, et c’est aussi ainsi qu’il qualifie la poésie, « cette émotion propre à chaque instant de ce qui se lève et s’efface dans le cœur au sein de la vie affairée ».
Maladie, solitude, souvenirs de temps perdus, nuit sociale, n’empêchent pas l’éclat coupant du geste quotidien : « Sans raison, ce matin, comme si mon cœur s’allégeait – je me coupe les ongles ».
Ivresse et murmures des mots se heurtent aux espoirs tourmentés : «  Je me suis convaincu qu’une nouvelle aube approche. Paroles dénuées de mensonge et pourtant – – ».
La ponctuation, ici, qui n’est pas coutumière de la forme imposée du tanka, fait écho à ceci tiré de Diverses choses sur la poésie : «  Il est bon de chanter librement ce qui nous inspire, sans nous laisser limiter par quoi que ce soit. »
Tout disparaît. Peu apparaît. Et pourtant --------- rouvrir les yeux.
« Bien que j’aie fermé les yeux, rien ne m’est apparu. Tristement à nouveau, je les rouvre. »




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Traduit du japonais par Jérôme Barbosa et Alain Gouvret
Arfuyen
« Neige »
104 p., 14,00 €
couverture