Josyane De Jésus-Bergey : Alípio

 
par Sylvie Durbec

« Où se situe ma terre / si personne n’est là / pour traduire la langue de mon père ? »
Ce recueil est tout entier placé sous le signe du père, du Portugal et de l’exil. Le titre est le prénom du père de l’auteur, la préface est écrite par le poète portugais Nuno Judice et la maison d’édition porte un nom portugais. L’éditrice a choisi une édition bilingue, redonnant ainsi sa place à la langue paternelle. Tout le livre est un chant d’exil dédié à une langue et à deux hommes, l’écrivain Miguel Torga, emblématique du Tras-os-Montes, et le père de la poète, lui-même originaire de cette région montagneuse. Il s’agit aussi d’un chant d’amour pour la terre des origines. Josyane de Jésus-Bergey, « l’enfant de l’émigré », se sent « presque étrangère » dans le paysage et dans la langue qu’elle ne parle pas, mais sa mémoire et son écriture ont reçu l’empreinte de cette absence et la poète se dit « cet autre moi / dévorée du silence / de cette langue inconnue ». Son écriture porte trace de la végétation, du paysage, des traditions du nord du Portugal. On y retrouve le Tage, les chênes, le granit mais aussi les noms des villages. Une voix qui dit la souffrance des enfants d’émigrés et rejoint d’autres voix, d’un bord à l’autre du monde.




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Traduit en portugais par Ferreira Ana Rita
Préface de Nuno Judice
Édition bilingue
Vagamundo
« Boquim »
96 p., 13,00 €
couverture