Patrick Dubost : 13 poèmes taillés dans la pierre

 
par Nadine Agostini

Patrick Dubost a écrit plus de vingt ouvrages. Celui-ci, dont la couverture est foulée, les pages intérieures comme de granit, a paru dans la collection La feuille et le fusil dirigée par Antoine Gallardo. Il est le résultat d’un séjour à la Chartreuse Notre-Dame-des-Prés, dans le Pas-de-Calais. Le lieu aura imposé aux textes de s’y appuyer en toute confiance. Ainsi, des tracés en quasi-équerres qui renvoient à l’abrupt. Mais qu’en est-il de la teneur des 13 poèmes ? Chacun commence par « on ». Chaque « on » indique au texte sa pente. « On », et le texte, respirent par à-coups. Souffle et silence dans lesquels l’auteur vient se fondre, immobile. «   et c’est ainsi qu’on parle   /   nous aussi / sans un bruit   /   sans jamais aucun bruit avec   / » Un clocher pour chaque œil. Le bruit, c’est le son des oiseaux, les insectes inaudibles. Dans l’immobile, la pierre se fait présente. Elle est d’angles usés, presque tordus. Silence et rares bruits comme des mots. Ici, « on » s’oublie, « on » écoute le vent qui fait désordre et dicte, « on » repense le monde sous les angles de la pierre, sous ces angles-là. Aussi, « on » repense le soi et le temps, sa mesure. Et la lumière encore, qui appartient à la parole.




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La Boucherie littéraire
24 p., 13,00 €
couverture