Mallarmé et la musique, la musique et Mallarmé

 
par Olivier Quintyn

Si l’on admet, de façon pragmatiste, que l’œuvre d’un auteur, fût-il consacré, voire sacralisé, par une conception textualiste de la Littérature, ne constitue pas un corpus clos sur lui-même, mais au contraire consiste dans un ensemble de conséquences variables et imprévisibles selon la morphologie des publics qui se mobilisent et se reconnectent autour d’elle, alors force est de constater que Mallarmé opère largement dans le champ de la musique moderne, du Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy à Pli selon pli de Boulez, et, sans doute plus encore, dans une pensée renouvelée de la scène, dont les activations hypothétiques du Livre mallarméen eussent pu laisser entrevoir un devenir possible. Le choix théorique qui préside à l’agencement de ce volume collectif va ainsi au-delà des études convenues sur la thématique musicale chez Mallarmé ou sur la mise en musique des textes mallarméens, à l’inverse de ce que le titre chiasmatique un peu facile de l’ensemble pouvait faire craindre. Les meilleurs textes du volume tentent précisément d’explorer des terrains où des redescriptions musicales inattendues de Mallarmé se font entendre : dans l’esthétique spectrale de Gérard Grisey, ou dans les constellations littérales que forment les partitions des Études australes de John Cage.




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L’écriture, l’orchestre, la scène, la voix
Sous la direction d’Antoine Bonnet et Pierre-Henry Frangne
Presses Universitaires de Rennes
« Æsthetica »
246 p., 18,00 €
couverture