par Florence Andoka
Profane en se consacrant aux créateurs amateurs trace une ligne ambiguë à l’image du champ qu’elle s’est choisie. Contre l’idée réductrice, qu’agir en amateur, c’est se départir de tout talent, la revue s’attache à l’étymologie du terme et avance que l’amateur est avant tout celui qui œuvre par goût, n’en tirant ni argent, ni gloire à l’heure où tout a un prix et une utilité. Une citation de Roger Caillois inscrite au cœur du numéro, explore l’idée d’un amateurisme se développant contre l’aliénation du travail à l’ère industrielle. La pratique amateur serait-elle alors un mécanisme, de résistance ou de régulation, selon le point de vue adopté, permettant à l’individu de supporter un système oppressif ? L’artiste amateur a quelque chose à voir avec l’artiste brut, dont il pourrait être une dénomination contemporaine. Quoiqu’il en soit des catégories de l’histoire de l’art, Profane sous sa belle couverture nacrée se fait l’écho d’une vitalité salutaire pour l’œil qui la parcourt.