par Tristan Hordé
Avec ce denier numéro de 2015 se clôt une série de trois ans de la revue de Jean Daive, K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. La dernière séquence de La Finitude des corps simples de Claude Royet-Journoud y est proposée – l’ensemble a maintenant paru chez P.O.L – et est continuée la publication d’un hommage en vers à Jacques Dupin, d’Emmanuel Laugier (27 fois – et suivantes : Jacques Dupin). Jean-Michel Rabaté explique avec humour comment Marcel Duchamp, à partir d’une « nature morte en trompe-l’œil » exposée au Philadelphia Museum of Art, avait démontré, de manière posthume qui plus est…, que « ce sont les regardeurs qui font le tableau ». On lira les Scories de Christophe Mescolini, dont le sous-titre (Für Niemand – in memoriam Paul Celan) renvoie directement à Die NiemandsRose (La Rose de Personne) et l’on reconstruira dans une « nuit d’Afrique » l’étrange Embuscade d’Yves di Manno. La revue, attentive aux voix étrangères, a publié des poèmes de Zanzotto, Robert Duncan, Lorine Niedecker, etc., ici un long poème de Rosmarie Waldrop (Blanc est une couleur) autour du corps brisé, magnifiquement traduit par Françoise de Laroque. L’illustration du numéro est donnée par des « Cartons en hommage au carton quand le cinéma ne filmait pas encore la parole » : huit cartons noirs, le premier seul portant un texte.