par Alain Helissen
Peintre lui-même, Philippe Fretz s’est sans doute inspiré de sa propre expérience pour créer le personnage principal de son livre, un dénommé Jérémie Carter, artiste de son état. Le vestibule des lâches est présenté comme un conte moral. Aux premières pages de ce micro-roman, Jérémie Carter assiste à un vernissage, prétexte à illustrer le monde des arts en convoquant ses principaux protagonistes, galeristes, collectionneurs, artistes aux profils les plus divers, mécènes, musées, anciens profs... Philippe Fretz, peintre oblige, dresse un tableau sans complaisance de cet univers artistique. La fiction a bon dos, qui sait avec malice faire tomber bien des masques. Tant pis pour la morale, chacun pourra se positionner en conséquence. Jérémie Carter a abandonné une commande, celle d’un tableau de paysage, pour s’adonner à un travail portant sur la Divine Comédie. Mais l’incarcération de son mécène va l’obliger à assurer du gardiennage dans un musée et à peindre pour une clientèle plus aisée. Le voici donc, âme enlisée, occupant à son tour « le vestibule des lâches » et y cherchant une nouvelle orientation. Philippe Fretz mêle à ses lignes des dessins de jeu d’échec. Qui veut jouer avec lui ?