Paul Auster : La Pipe d’Oppen

 
par Isabelle Baladine Howald

Paul Auster et les fantômes

La pipe d’Oppen est le dernier livre paru de Paul Auster, immense et émouvant lecteur. Ce livre en quatorze textes est un hommage constant aux amis écrivains vivants ou morts. Un long texte évoque Hawthorne qui par un livre peu connu a réussi à « maintenir en vie son enfant à jamais ». En se souvenant de la pipe en maïs de son ami George Oppen, des profondes amitiés avec Jacques Dupin et André du Bouchet, Paul Auster révèle qu’il reste extrêmement sensible à la poésie, qu’il a lui-même pratiquée. La pipe d’Oppen, de Poe à Perec en passant par des interviews d’Auster lui-même, avoue bien plus que des goûts personnels que l’on demande à un écrivain célèbre. La pipe d’Oppen dit un amour fou, tendre et infini des écrivains et c’est aussi l’esquisse d’une sorte de géographie de sa création littéraire, lui qui écrit toujours sur sa machine à écrire Olympia acquise en 1974 et collectionne les rubans d’avance… Paul Auster aime « les livres qui se retournent sur eux-mêmes », La pipe d’Oppen en est un, mélancolique et si beau. De ses compagnons écrivains il écrit : « … même si ce sont à présent des fantômes, pas une journée ne se passe sans que j’ouvre la porte de mon bureau et les invite à entrer. »




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Actes Sud
180 p., 18,80 €