par Jean-Pascal Dubost
Le livre est issu du blog de l’auteur ; on peut y lire sa progression, ainsi que via les réseaux sociaux. C’est un livre improbable, qui annonce un « programme éditorial poétique, pour les trente-quatre prochaines années » en cinq tomes ; « Il faut entendre cela comme une grande blague, aussi »1, « Donc, n’importe quoi. Positivement. » Le personnage, Ernesto, emprunté à Marguerite Duras, et probable figure surfictionnelle de l’auteur, se rend en Chine ; d’un âge indéterminé, 10 ans et quelques secondes et quelques siècles, il porte en poche L’Éthique de Spinoza. Nous suivons ses tribulations spatio-temporelles, tel un Sancho Pança égaré dans l’abîme des narrations possibles, suivant de loin en loin son guide, Spinoza, dont la pensée l’éclaire. Au moyen d’une large palette d’outils expérimentaux littéraires éprouvés, le narrateur de ce roman-journal brouille les pistes, avec, néanmoins, la volonté de ne s’ancrer dans aucune temporalité, dans aucune subjectivité, pour faire d’une vie une œuvre d’art impersonnelle et atemporelle, malgré l’abondance d’indicateurs temporels. Un livre sur le vide ? : le narrateur parlant pour l’auteur cherche « ce quelque chose qui ressemble au vide », auquel conférer une forme.