par Jean-Pierre Bobillot
Oui, fab, le titre ne ment pas : ce sont des fables. Cisaillées, métatextualisées, abstraites et triviales à la fois. Numérotées de I à XIX : toutes agrémentées, en manière ou en lieu et place de « morale », de notes résumantes, suggestives et coupant court à la fois. Précédées de ce titre général : « Livre 1 / Aspirations », qui en laisse attendre d’autres. Les références et allusions à La Fontaine n’y sont pas rares, mais le lion qui l’est « devenu », lui, n’est plus qu’une fable, aussi évanescent qu’un métagramme : « L’homme sait le lion loin / mais vivant / inutile de le voir », genre ready made ou Big Brother soft… mais, sait-on jamais ?
Oui, fab+lab : c’est une fabrique, un laboratoire (portatif). Sous le titre : « L’emporte et puis le mange », deux textes, à caractère explicitement vocoscénique, fournissent le cadre performanciel, ouvert à l’improvisation, de la divulgation des fables « en lecture publique, idéalement en duo »1. Livré en kit, donc.