par Florence Andoka
Revue de littérature contemporaine, La Femelle du requin célèbre aujourd’hui ses vingt ans. Le numéro 44 réunit Patrick Deville et François Emmanuel. Entre récits inédits, critiques balayant l’œuvre entière et entretiens-fleuves, La Femelle du requin satisfait le connaisseur, mais permet aussi au profane de découvrir l’univers et d’entrer plus avant dans l’œuvre. Quelques photographies ponctuent la lecture comme autant de respirations visuelles entre des textes denses. En ouverture, parmi les trois courts textes éclairant la possibilité du ravissement, la nouvelle de Sven Hansen-Love éblouit par un rythme ardent où l’atmosphère bascule d’un genre à un autre. Porno, film d’horreur, thriller, le cinéma devient l’horizon de son écriture qui fait délicieusement écho à l’image en couverture de ce numéro : une femme sans regard, visage légèrement renversé étreint un homme. Scène de danse, de crime ou de malaise, l’ambiguïté demeure.