par Jean-Pierre Bobillot
Oui, c’est la suite de Couacs, paru aux Vanneaux en 20141. Et c’est (oulipiennement dit) la même « contrainte monosyllabique » qui se voit exploitée, au fil de ces pages, telle que l’avait définie (et illustrée) cette résumante formule ternaire : « Tu n’as plus dans ton stock que les mots les plus courts et qui n’ont qu’un seul son ». Non sans greffes, croisements ou acoquinements (voire accouplements…) avec maints autres procédés.
Si le vers monosyllabique s’imposait – que l’unique syllabe y fût l’unique d’un mot lui-même mono, ou une seule lettre (« Sous la lampe »2), ou qu’un mot pluri s’y émiettât en syllabes-vers (« Psy »3) –, le dissyllabique, à l’instar du titre, tout autant (« Tu mates »4) – et tous les autres jusqu’au bon vieil alex à peine bousculé (« Le sans dot », « Les chats », « Vent de mer », réécrits de Nerval, Baudelaire et Mallarmé), aux vers-litanies (« Ode à tes seins »), proses brèves (« Mon zoo II », « Mes ziaux ») et autres formes plus ou moins étiquetables, y compris franchement grammatico-visuelles (« Les vagues », « Soies », « Perles de cou », « Neige », « Nyx ») ou ce pseudo-arithmogramme5 : « Still life with game »…
Mais surtout ! le talent est évident, car : en plus, ça ne veut pas rien dire…
192 p., 17,00 €
1. Voir ma chronique « Voix, etc. » § 83, dans L’Intranquille n° 7, Atelier de l’agneau, 2014.
2. « De / A / à / Z »…
3. « Psy- / CHIAtres // psy- / cho- / logues // psy- / chA- / NAL- / istes // psy- / cho- / PETS- / da- / GOGUES », etc.
4. Dédié à Laurent Fourcaut : « Tu mates / les meufs / dans la / rue et / les bars »… ou, en trichant un peu : « leurs chveux […] leurs jnous ». Ou pire encore, dans « Le gars qui fait des bruits », dédié à… Jean-Pierre Bobillot (merci, Alain !) : « la chouette / la mouette / et la / lou… ette » !...
5. Caractères type machine à écrire, mais en nombre légèrement variable par ligne…