Siegfried Plümper-Hüttenbrink : In absentia

 
par Christophe Stolowicki

Autoportrait du photographe en cogito – l’histoire de la philosophie culmine en Wittgenstein. Retourné l’objectif de doigts experts d’« ophtalmologue », l’intériorité en mire, ah que le temps est grand, que le monde est petit dans un bain révélateur. Silhouette de dos du photographe en négatif, son Soi géant au lever de rideau d’un théâtre d’ombres dans la caverne platonicienne d’une chambre obscure. Dans une mâchoire du temps de Kubin s’engouffrent en ligne de fugue, s’indifférencient des conversations animées. Autoportrait de l’œil, dédoublé dans un fragment de miroir. L’« invu »¹ aux points d’usure de l’inouï. En reflets vitrés happé, « rapté » l’impossible savoir qu’on sait. Silhouette du voyageur aux trois registres du flouté, de l’irréel et de l’imaginaire, aux trois temps d’un temps vécu, arrêté, rebroussé à marche forcée, en double page le triptyque d’un temps retrouvé, tercet de Soi. En quête du voir « intransitif » – une infraphysique de la vision. Le réel noyé de vitres, vitré de mémoire, fondu surexposé. En regard d’un visage d’enfant d’une tendresse nue monte eaux dormantes le globe oculaire des larmes. De l’écrivain photographe au nom d’auteur long et tonique et aristocratique comme un exercice de haute voltige de fricatives le commentaire à fleuret moucheté.




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L’Ollave
« Préoccupations »
32 p. + photographies, 13,00 €
couverture

1. « Un œil ne saurait voir qu’il voit. »