par Sébastien Goffinet
Membre du Gruppo 70 qui promouvait en Italie dans les années 70 la poésie visive, fondateur, avec Paul de Vree, dans cette même période, de la revue Lotta poetica, mais aussi réalisateur, artiste, galeriste, Sarenco a donc toute sa place dans cette collection « C’est mon dada », « collection de poésie visuelle, textes expérimentaux et travaux influencés par Dada et Fluxus ». Cette anthologie des « poèmes » de Sarenco s’ouvre sur une liste de « tous les poètes du XXe siècle », seulement 13 noms, au nombre desquels Marinetti, Vaché, Pound ou encore Montale. Suivent des reproductions de « poèmes », certains revendiquant des filiations, comme ces fausses couvertures de livres où Sarenco s’intronise co-auteur de Marinetti, Cummings, d’autres plus explicitement politiques, telle cette reproduction du portail d’Auschwitz où « Gedicht » (poésie) remplace « Arbeit », ou cette photographie d’une manifestante lançant des pavés surimprimée des mots « poetical licence ». Car, puisqu’il s’agit de poésie visive puis visuelle, en tout cas d’avant-garde, tous ces « poèmes » mêlent images et mots, le sens émanant du rapport entre eux. Si cette anthologie donne assurément envie de mieux connaître les travaux de Sarenco, l’absence de dates et de références ne permet pas de saisir des inflexions ou des contemporanéités.