par Vianney Lacombe
Dans ce recueil de ses écrits sur la peinture, Jean-Claude Schneider parle des grands corps dressés de Giacometti, de ces gisants surgis d’un désastre obscur, jetés dans leur solitude nue, il nous parle du vide dans lequel chavirent ces corps retirés du volume, amputés de leur chair, composés de brèches et d’oubli.
C’est avec émotion que Jean-Claude Schneider aborde le travail de Jean Bazaine, dont il était très proche. À la différence des autres textes de ce recueil sur Sima, de Staël ou Tal-Coat, « La vibration d’un chant et la vareuse du peintre » évoque ses dernières toiles. Il semble que les mots du poète épousent désormais la respiration du peintre, le murmure de son travail. Il n’est plus question que d’espace dans ces travaux et Schneider respecte les blancs de la peinture en espaçant ses mots, en se tenant sur le bord de la page (de la toile) pour écouter le souffle de ce dernier travail du grand peintre vivant. Bazaine n’est plus que peinture, il n’est plus que musique de silence, « peinture se dit monde » et la vareuse du peintre, d’un bleu immense, punaisée sur la toile comme dernier recours avant la fin du jour.