Judith Gautier : Poëmes de la libellule

 
par Gérard-Georges Lemaire

Judith Gautier (1845-1917) est la fille de l’auteur d’Émaux et camées et de Mademoiselle de Maupin. Elle-même poétesse, romancière, critique littéraire et musicale, auteur dramatique. Son premier recueil de poésie est sorti en 1867 (Le Livre de jade) et son premier roman, Le Dragon impérial a paru en 1869. Elle a sans doute découvert l’art japonais quand elle a fait un article sur l’Exposition universelle de Londres en 1862. Quoi qu’il en soit, elle a suivi l’engouement des écrivains et des artistes du dernier tiers du XIXe siècle pour le japonisme. Les Poëmes de la libellule ont paru en 1885 chez Charles Gillot, qui en fait une édition de luxe de 800 exemplaires. Elle s’est servie d’une anthologie ancienne, a repris en guise de préface un écrit de Ki no Tsurayuki (872-945) et a utilisé les transcriptions littérales de Saionji Kinmocchi, un ami de l’empereur Meiji. Et les planches gravées sont de Yamamoto. Il faut reconnaître qui si les œuvres sont loin de se mesurer avec celles des grands maîtres de l’ère d’Edo, elles n’en sont pas moins charmantes. Mais le plus important est que le travail poétique de l’auteur est tout à fait méritoire. Les poèmes qu’elle transpose dans notre langue ont beaucoup de charme et ne sont pas de vulgaires imitations de la poésie japonaise classique. Au contraire : elle a su leur donner une réalité et une beauté en soi.




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Illustration de Yamamoto
Beaux-Arts de Paris
144 p., 18,00 €
couverture