Stéphane Page : Forge

 
par Christophe Stolowicki

D’un premier livre longtemps différé une rage à dire a accumulé le matériau, de biologie différentielle : algorithmes de la manière. Au goulot où s’étranglent les mailles du vivant, du poème, une matelamatique1 a prosé ses axiomes, une algèbre syncopée posé ses jalons. Quand « un hiéroglyphe fait rhizome », que s’ajourent une éthique de l’impensé, un fanatisme cathare de la langue – denses, intenses, tendus à flux, fulgurent en rafales des mathèmes ou lemmes dont l’aporie fait foi. À barre oblique de rupture qui paraphe, à deux points à maturité, à désaccord en genre gravide d’un non-dit qui renvoie loin, comme syntaxe « une médiane du sang à la lumière ». Quand « l’effort contracte le climat à devenir image », qu’« en moi la poésie vit une science exacte », un chant naît aux forceps, euristique comme la philosophie ne l’est plus. Dans sa forge boitant divin, voire christique, de sa « voix lézard[ant] la coquille, obtur[ant] les lignes dans un point, concret, intense et saturé, volume chantant [dont] la catastrophe se réenchante », un cosmogonaute de métrique, poétique non euclidiennes efface évase les mortellement catégoriques a priori kantiens, « se noie pour décider la vérité à l’apparence » et nous inscrire dans un espace-temps vécu.




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L’arachnoïde
80 p., 14,00 €
couverture

1. Louis-Michel de Vaulchier, Matelamatique des genres, Passage d’encres, 2009.