Sylvie Durbec : Sanpatri

 
par Alain Helissen

Il faut « commencer à écrire pour que le jardin s’ordonne », affirme Sylvie Durbec en ouverture de ce recueil dédié aux « sans patrie », eux à qui elle confère virtuellement une patrie portative. L’ouvrage, décliné en cinq « livres » se constitue d’une suite de poèmes titrés aux contenus disparates. Les mots semblent être, pour Sylvie Durbec, dans un processus de vieillissement : « où trouvent-ils / la force / de parler encore... » Lorsqu’ils effraient, ils sont remplacés. Et choisir les plus appropriés n’est pas sans susciter de l’inquiétude. Au livre trois, surprise : Édith Azam rejoint la partie (anagramme de patrie), ajoutant ses mots à un texte qui s’en trouve agréablement enrichi. « Ce si peu que je suis (…) ignore ce que je creuse (…) je me quinze à vous le dire » écrit Sylvie Durbec avant de convier à nouveau l’amie Édith dans un duo détonnant. « Chaque jour on remet le langage sur la table », poursuit cette dernière. Au livre cinq, Sylvie Durbec énumère « cinquante rêves pour une heimatlos en quête de patrie. » Le cinquième : « j’ai rêvé que tout le monde comprenait ce que voulait dire patrie portative » vient réinterroger le titre quelque peu énigmatique de ce livre vagabond.




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Jacques Brémond
56 p., 16,00 €
couverture