par Florence Andoka
Toujours attentive aux formes artistiques les plus déroutantes la revue Inter, Art Actuel consacre son numéro de printemps aux micro-interventions. Faut-il que l’art s’annonce pour être considéré comme tel ? Dans une société qui semble sclérosée par le spectaculaire, la micro-intervention et ses déclinaisons comme l’art furtif, analysé par Paul Ardenne, ou le discovery art, investi par ETMCA, s’esquissent au fil des articles comme des pratiques de résistance, des lucioles au sens que leur donne Didi-Huberman après Pasolini. En investissant l’espace urbain sans se signaler a priori, les micro-interventions repensent la perspective duchampienne du ready-made, détournent de l’habitude les regards des observateurs éventuels. Mais c’est aussi le statut de l’artiste qui est interrogé, parce que les micro-interventions sont difficilement intégrables au marché de l’art et que certains auteurs conservent l’anonymat.