par Katy Rémy
L’éternité (détails). Trois essais de raconter une histoire juste avant. Fleurs de cerisiers dont elle mange les fruits et neige fatale ; brouillé le visage sous cette neige ou par des pleurs antédiluviens ; l’ange est déjà là. « Le brouillard pénètre maintenant dans votre cerveau ». De la vie demeurent quelques icônes, prénom, oiseau, drap. « On distingue juste une trace de lumière, les corps ont disparu ». Entre cauchemar et vision.
Que veux-tu que je te dise que tu ne saches déjà ? « Les comptines d’enfants sont un mauvais présage ». Préférons leur des comptines et des chansons pour adultes. Elles empruntent au genre le rythme, le refrain, la simplicité, la trame, la fantaisie : « La nuit / les oreilles des lapins / dorment sous les oreillers ». Écrire pour retenir, rêver comme avant. Encore de la neige et du froid, et des cerises parmi tous ces printemps. L’écriture de Max Eyrolle semble testamentaire : « Il viendra bien ce jour… un jour où les étoiles / ne nous éclaireront plus. » Pourtant, comme un exorcisme il veut conclure « C’est le matin / la mort tire la peau des lapins / … et je suis amoureux »
En couverture et frontispice trois (auto ?)-portraits, de ce peintre et homme de théâtre qui dit retrouver ici la poésie, et avouer la douce amertume de l’effacement.