Fabienne Yvert : Sampler

 
par Pascale Petit

Comment en finir avec quelqu’un ? Comment faire son deuil ? Comment tirer un trait ? Faire une croix ? Il y a quelques années, Fabienne Yvert avait pris au pied de la lettre l’expression en brodant au point de croix chacun des mots des phrases-lieux communs (pas tendres) de sa grand-mère défunte. Elle avait joué du doublet pour son titre : Ouvrage / outrage – ce qui était une façon de marquer ce qui était à l’œuvre dans cet ouvrage / outrage. Un décalage. Les éditions du Tripode, spécialistes des ovnis littéraires rééditent les reproductions de cet ouvrage de dame (vache) dans une version augmentée. Il faut croire que Fabienne Yvert n’en avait pas fini avec cette grand-mère et ses phrases définitives. Il fallait l’achever – cette fois encore au poin(g)t de croix – au fil bleu et au fil rouge. « Car même morte, elle me pourrit la vie. » Ce mode d’apparition du texte empêche que chaque phrase soit trop vite lue. Et on pense à ce même décalage qu’Éric Pougeau aménage avec ses couronnes funéraires au ruban marqué « Salope ». C’est désespérément drôle.1




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Le Tripode
80 p., 13,00 €
couverture

1. Chez le même éditeur de Fabienne Yvert avec Véronique Vassiliou : Rose & Madeleine.