par Pierre Hild
Cette magnifique édition bilingue propose un texte clef (de 1996) de ce poète irlandais, qui, selon la note de présentation de l’éditeur (et traducteur) marque « l’introduction progressive de l’abstraction dans sa poésie ».
Une cinquantaine de poèmes, de trois vers à une page, qui, tels certains paysages évoqués sont écrits « sans emphase », « pas de mouvements sauf de petits mouvements » et distinguent ce « rien de remarquable rien à grand échelle ».
Peu d’hommes, peu de paroles et de simples gestes. Une suite de silences et de murmures abstraits. Une mémoire troublée à révéler. Un présent simple. Un paysage panoramique à détailler. Un paysage caché à dévoiler. Autant de différentes manières d’interroger « le regard perdu en soi » et d’éclaircir « la visions sourde ».
Les poèmes s’enchaînent, denses et fluides, et le lecteur se laisse gagner par ce « plein d’espoir éphémère » et un drôle de mouvement qui agrège des traits de paysages, des instants suspendus, fixés, nets, à une boucle dynamique de vie, une « houle ténue ».
« inattention des vies
tant de choses faites sans rien faire
et le principe de notre mort
porté en nous toujours »