Geoffroy Squires : Paysages et silences

 
par Pierre Hild

Cette magnifique édition bilingue propose un texte clef (de 1996) de ce poète irlandais, qui, selon la note de présentation de l’éditeur (et traducteur) marque « l’introduction progressive de l’abstraction dans sa poésie ».
Une cinquantaine de poèmes, de trois vers à une page, qui, tels certains paysages évoqués sont écrits « sans emphase », « pas de mouvements sauf de petits mouvements » et distinguent ce « rien de remarquable rien à grand échelle ».
Peu d’hommes, peu de paroles et de simples gestes. Une suite de silences et de murmures abstraits. Une mémoire troublée à révéler. Un présent simple. Un paysage panoramique à détailler. Un paysage caché à dévoiler. Autant de différentes manières d’interroger « le regard perdu en soi » et d’éclaircir « la visions sourde ».
Les poèmes s’enchaînent, denses et fluides, et le lecteur se laisse gagner par ce « plein d’espoir éphémère » et un drôle de mouvement qui agrège des traits de paysages, des instants suspendus, fixés, nets, à une boucle dynamique de vie, une « houle ténue ».

« inattention des vies
tant de choses faites sans rien faire
et le principe de notre mort
porté en nous toujours »




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Traduit de l’anglais (Irlande) par François Heusbourg
Éditions Unes
120 p., 20,00 €
couverture