par Alain Helissen
L’appréhension du réel constitue sans doute l’horizon inaccessible de la poésie. Et les poètes, conscients de cette impossibilité, tentent néanmoins, chacun à sa mesure, un travail d’affleurement du réel, une manière, pour reprendre Lacan, de « l’apprivoiser par le symbolique ». Régis Lefort a retenu quinze poètes contemporains pour mener une étude qu’il a divisée en cinq parties, chacune représentant l’une des cinq composantes que l’on retrouve, selon lui, dans toute œuvre poétique. En premier lieu « l’espace de l’inconscient », dans lequel s’intègrent les œuvres de Julien Gracq, Pierre Jean Jouve, Henry Bauchau. La seconde partie, « un théâtre de langue », s’intéresse aux travaux de Jean Tortel, Pascal Commère, et Arno Calleja. « Silence et figure(s) du sujet » évoque le silence du poème à travers les ouvrages de Roger Kowalski, Bernard Vargaftig, Gérard Titus-Carmel. La quatrième partie, « le corps pris dans le poème », se réfère à Antoine Emaz, Jean-Louis Giovannoni et Lorand Gaspar. Enfin, « un art du peu » termine cette étude en compagnie d’Anne-Marie Albiach, François Jacqmin et Christian Hubin. « Penser le réel ne se résout que comme affleurement » écrit Régis Lefort dans sa conclusion.