Jacques Demarcq : Tonton au pays des Viets

 
Par Christophe Stolowicki

« […] le Viet-Nam […] / les vieux il honore du titre d’oncle ». De toute une jeunesse inaltérable de Tintin baroudeur, de non-touriste invétéré, Jacques Demarcq livre ici un reportage-poème aux trois temps de la prose en vers, de l’album crayonné et de la photographie de fond, à la mise en page jubilatoire. Aux deux temps, strophes longues et brèves, de chapitre en chapitre quintils, sixains, quatrains scandés d’un monochrome vers unique – d’un prosé jamais posé, à l’humour sec, gouailleur, au vers alerte, qui dans une langue ne s’en laissant pas conter, expéditive rebondie, nous regarde comme il voyage : droit dans l’arrière des yeux. Son procédé poétique cahote dans l’engin collectif où « deux fauteuils libres sont défoncés ». Tonton en combinaison de Tintin asiate passe « par dessus les têtes [une chaise naine] qu’il s’agit / d’encastrer dans l’allée où dépassent des cuisses / avant de s’accroupir entre des épaules // bras jambes cadenassés par les accoudoirs ». Sur la dernière photo, buste moulé dans un T shirt où s’affiche la bannière étoilée, le rire éclatant affable empreint de siècles, esquissant un garde à vous une jeune fille dresse la V digital de la victoire. En couverture un coolie de pierre fore son ithyphallique tunnel.


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Passage d’encres
« Trace(s) »
24 p., 15,00 €

Tonton chez les viets