Jean-Claude Caër : Alaska

 
par Étienne Faure

Longtemps prémédité puis retardé, le voyage en Alaska aura bien lieu. Presque un retour : « Je suis venu en Alaska / Revoir les mâts héraldiques / D’autres totems / Comme des amis disparus / Les amis de mon enfance / Le monde de mon enfance / Dressé là-bas très loin…». Jean-Claude Caër, grand voyageur, nous emmène à nouveau vers le nord. Mouvement et observation : l’œil de J.-C. Caër fait halte sur tout ; il est question de paysage, de cargo, de météo, de lecture (le Journal de Montaigne), d’hydravions, de saumons, de loutre de mer, d’église aux bulbes bleus, d’ours, de navigateurs, d’histoire, entre mémoire et imaginaire, d’espace-temps différent « Tout en restant connectés »… Entrecoupé de réflexions sur son propre corps, son déplacement « au cœur de sensations nouvelles », ce magnifique recueil poursuit le fil progressivement déroulé, ponctué parfois de dates à la manière d’un journal. Le voyage est un ensemble de textes de gabarits variables, frôlant parfois la prose, toujours marqués par une extrême interrogation. Ils sont à la fin du voyage clos par quatre poèmes « de retour », un sommaire qui à lui seul est un texte, comme autant d’escales associées en un chapelet de rêves et de mouvements. J.-C. Caër voyage, tend « À devenir quelqu’un d’autre que je ne connais pas. »




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Le Bruit du temps
72 p., 16,00 €
couverture