par Philippe Di Meo
Neuropsychiatre, professeur de psychologie générale et, jusqu’à il y a peu, président de la Société Italienne de Recherche sur le sommeil, Piero Salzarulo poursuit une œuvre singulière : scientifique sur un versant, et littéraire en parallèle, comme s’il conjurait l’une et l’autre de mêler leurs écheveaux ou, encore, comme s’il quêtait un mot ultime d’un thème scientifique et littéraire majeur de la littérature occidentale depuis quelques siècles déjà. Le double regard supposé par cette démarche pointe incidemment l’aporie, élusive mais probable, du thème élu. Le déficit cognitif de la colonne de gauche de cette sorte de comptabilité récapitulative se mire (ou se toise) dans la colonne de droite de l’écriture seconde. L’imagination créatrice viendrait-elle suppléer aux limites des acquis dûment mesurables par les neurosciences scientifiques ? Peut-on ne pas y songer en parcourant Réveil au bistrot, nouvel état d’une « fidélité » narrative visiblement obsessionnelle ? Ce n’est pas le moindre charme de cette publication qui en compte beaucoup d’autres, notamment dans ses revisitations littéraires, de Borges à Proust par exemple.