par Gérard-Georges Lemaire
Ladislav Novàk (1925-1999) a été un des grands artistes de l’après-guerre en Tchécoslovaquie. Il avait privilégié la technique du collage, du pliage et du frottage. Et il a été aussi l’un des grands pionniers de la poésie expérimentale dans son pays pendant la période communiste. Il n’existe aucune frontière entre son œuvre graphique et son œuvre poétique : les deux champs s’enchevêtrent le plus souvent. Ce qui frappe dans ce petit recueil, c’est la variété infinie des solutions graphiques dans ses compositions : il ne s’est jamais senti limité par une forme spécifique et son œuvre est mue par un mouvement perpétuel d’une richesse infinie. Ce qui est frappant, c’est qu’il a semblé condenser dans ses recherches l’essentiel de ce qui se passait dans le monde, dont il était relativement coupé. Il a aussi pu conjuguer beaucoup d’humour, d’esprit et aussi de grâce dans des planches qui pouvaient avoir un aspect figuratif ou non. Il a aussi été un adepte de la poésie tactile, qu’il a reprise des expériences futuristes italiennes, mais développée dans un sens différent. Cette micro anthologie est un délice et nous rappelle qu’il a été un grand créateur ignoré de son vivant.