par Claudine Galea
Suite à une proposition de résidence via la Maison de la poésie de Saint-Quentin en Yvelines, Christiane Veschambre écrit autour de la gare Versailles-Chantiers.
Documentaire & fiction, chantier public & exploration intime se tissent dans cette traversée. Travail & œuvre (les deux ne sont-ils pas interchangeables, engageant le corps et la tête) se fondent en un réseau souterrain qui ouvre des fenêtres lumineuses. Des pierres enfouies sous la gare et transportées pour construire le château de Versailles – à dos d’homme, en charrette, Christiane Veschambre ne le dit pas, elle laisse les lecteurs méditer –, aux habitants de la gare dont certains donnèrent naissance à des poètes, on circule à la croisée de l’espace et du temps. Dans un texte liminaire, Christiane Veschambre écrit « l’espace c’est la vue, le temps c’est l’ouïe ». L’un et l’autre sont liés à travers l’Histoire et les histoires. Récit & poésie existent à ce carrefour, où l’on assemble imaginaire et réalité, faits vrais et rêves. Juliette Agnel agit de même, dans ces images dont les lignes et les couleurs floutent ou fixent au contraire l’exactitude des choses et du monde.
C’est encore une fois un bonheur de lire Veschambre, sa tendresse pour les êtres humains et son trait incisif, toujours juste.