par Nadine Agostinir
Dieu est un anneau. Il n’a ni début ni fin. Soixante-quinze courts récits tracent un chemin de vie, celui du narrateur, depuis son enfance dans l’Espagne franquiste. Temps révolu où flotte l’esprit d’une ville et de ses habitants, aisés et pauvres, maîtres et serviteurs. Quelque chose, une ambiance, peut-être due à la cruauté des adultes, à la grammaire française, aux sons des lettres, à l’école comme une punition, aux morts et à l’odeur de la mort. Une atmosphère lourde, pleine de suspicion. Toutes les terreurs et les doutes de l’enfance. Un monde extraordinaire. Les personnages sont multiples et délirants qui évoluent dans une Espagne semblable aux films et tableaux, noire, sordide, baroque, terrifiante, haute en couleurs. Des chiens aux cordes vocales coupées, une baleine en putréfaction, des rats et humanoïdes en bocaux, un vieux pédophile aux mains fouillant, un trio christique, un homme découpé dans un placard, un père communiste, une mère douce et sévère, une sœur différente des autres, des vieilles tantes hystériques, des femmes couvertes de plumes, des surnoms surprenants comme Mortadella et Lentille, l’homosexualité. « Un arbre, un pédé », disent les Madrilènes.