par Sébastien Goffinet
« Alfred Ilg était né le 30 mars 1853, la même année que Rimbaud » (sic) (p. 261) ; quelques pages plus loin : « “Départ dans l’’affection et les bruits neufs” » (re-sic). Le reste est à l’avenant. L’ensemble du volume est truffé d’erreurs et d’approximations, de fautes de français aussi, qui en font un véritable torchon. Jeancolas, prétendu spécialiste autoproclamé de Rimbaud, ne délivre de ou sur Rimbaud aucun élément nouveau, ne s’appuyant, et fort maladroitement, que sur des documents connus depuis belle lurette. Sur Rimbaud lui-même, l’auteur (mais peut-on parler d’auteur quand il ne s’agit la plupart du temps que de recopiage des écrits des commerçants, missionnaires, militaires européens racontant leur Afrique ? plus de mille citations au total, dépassant souvent la demi page) sur Rimbaud lui-même, le très religieux et prosélyte Jeancolas s’est forgé une opinion qu’il ressasse à longueur de pages ; en revanche, dès qu’il s’agit de Rimbaud en Afrique, les conditionnels, « probablement », « sans doute », « peut-être », abondent, transformant en hypothèses invérifiables autant d’assertions qui ne s’étayent donc que sur du vide. On passera généreusement sur les collages complaisants de descriptions racistes des populations de la Corne de l’Afrique. Le titre est trompeur, qui aurait dû être « L’Afrique de Rimbaud ». Arnaque totale donc que ce livre, auquel on continuera à préférer les Borer déjà anciens parus en « Fiction & Cie ».