par Sébastien Hoët
Matthieu Gosztola est un jeune poète né en 1981. Ce petit recueil est une adresse très touchante à un visage féminin, destiné, à cause de la maladie, et dans la douleur perceptible au fil des pages, à devenir masque puis cendre. Visage qui, au long de poèmes rappelant la grâce chansonnière des poèmes de Soupault dans Georgia, est évoqué dans le souvenir d’une marche au musée, d’une promenade, d’une conversation, d’une insomnie douloureuse, de la lumière qui effleure des jonquilles penchées sur la tombe de la femme aimée... Dans l’ambiance d’une irrésistible mélancolie, la vie poursuit son élan, néanmoins : « Je marche dans le noir / Même en plein jour / C’est là / Et pourtant je sais que tu es là / Et que tu me fermes les yeux / Pour que je ne voie pas / Que rien n’a changé / La lumière n’est toujours pas / Finie sur la terre » (p. 46).