Barthélémy Schwartz : Benjamin Péret. L’Astre noir du surréalisme

 
par Jérôme Duwa

Le dernier essai d’ampleur consacré à Benjamin Péret (1899-1959) a été publié il y a plus de quinze ans ; c’est assez dire combien la relégation du poète semblait acquise du point de vue d’une histoire expéditive du surréalisme.
Comme le précise en avant-propos Barthélémy Schwartz, il devenait urgent de réparer une sorte d’injustice en redonnant à Péret sa véritable place. Toutefois, l’ambition de cet essai ne se résume pas à reprendre l’intrigue surréaliste depuis ses origines dadaïstes en examinant la spécificité réelle des positions défendues par Péret au sujet des religions, de l’automatisme ou de la lutte révolutionnaire. L’essayiste entend aussi distinguer Péret du reste du groupe surréaliste, voire l’opposer à Breton au plan politique. L’activité militante de Péret depuis son premier séjour au Brésil, durant la guerre d’Espagne ou après son exil au Mexique manifesterait la permanence d’un projet de transformation du monde par ailleurs délaissé par le groupe surréaliste. Mais si ce dernier avait vraiment démérité, Péret l’aurait abandonné sans regret. Ne différons pas davantage de lire Péret dans l’anthologie concluant le volume et rêvons plutôt de « dentelles comme un haricot au clair de lune ». 




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Libertalia
328 p., 18,00 €
couverture