Juliette Mézenc : Laissez-passer

 
par Claude Favre

& comment commencer à lire sans être touché au contact d’un ailleurs que soi par ce corps bigarré1 de textes – question de peau, de frontière, d’amour et de mort d’un être plus que proche, de sensations de glissement, de rêves & cette fiction de réalités – du document à l’observation, l’expérience… jusqu’à la nage-corps perméable, l’apnée, le vertige (happée, noyée2), le franchissement, la dérive... en passant (trois petits tours et puis s’en vont) par le jeu vidéo & comment ces trouées de sens, intelligences du monde qui a l’air d’être n’en est pas moins et surtout franchissable & comment dire ces accélérateurs d’énergie & sans rien de morale à la petite semaine et de beaucoup de distance à rire pour n’en peser (inénarrables scènes du procès des murs), s’approcher divaguer – les frontières ont des ces peaux, petits papiers pour constellations, veines de signes & ce qui nous dépasse il serait bon d’en faire joie & à n’être pas que soi, nous forme membranes, plis et tu dis je suis votre homme déjà je l’ai été et pas que, j’ai franchi la frontière, elle a des nuages, plusieurs noms, et des passages, mais Ulysse de retour chez lui et des hommes nommés migrants traversent sur des barques de modernes Charon la mer-mur et vacillent, se perdent, et nous nous en perdons, l’apparence a de ces altérations, complexités, c’est bien cela écrire3 & de ces textes, n’en finir




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Éditions de l’Attente
152 p., 16,00 €
couverture

1. je pense à la notion du ποικίλος [poïkilos] ce goût dans la littérature grecque, présente dans ce livre, comme on dit au présent, pour l’hybride, le bariolé, le non identitaire, le joueur.

2. « Qu’est-ce qui t’as pris de la foutre là-dedans, elle est vivante »

3. « la danse reprend, je reste / déchirée »