Jean Daive : La Présentation de Toni Grand

 
par Sébastien Hoët

Nous avons affaire ici à une suite de sept poèmes entrelacée autour d’une intuition fascinante, laquelle pourrait être saisie fugacement dans les quatre derniers vers de ce recueil soudain : « Même dissimulée / la nature / théologiquement / gagne en dissolution ». Cette soudaineté gnomique, en somme, apte à saisir ce qui fuit mais demeure comme une caractéristique durable de l’Être, fait penser à Héraclite, à cette nature qui aime à se cacher selon le philosophe surnommé : l’Obscur. L’obscur, justement, se présente : « (…) tout se déplace en tonalités sombres et métamorphoses / dans la lumière », cet obscur tout en variations et en lueurs fait l’épaisseur du monde instable, épaisseur que l’auteur rend par la perception obsessionnelle d’une résine universelle, d’une densité stratifiée qui prend à un moment la forme d’un congre – soit le fuyant par excellence, mais durci. Il n’est pas facile de trouver sa place dans ce monde profondément dialectisé mais c’est là le miracle d’être.




Share on FacebookTweet about this on TwitterPin on PinterestShare on TumblrEmail this to someone
Walden n press
8 p., hors-commerce
couverture