par Michéa Jacobi
Viendra un jour où personne ne lira les lettres de ma mère
J’en ai tout un paquet.
Ni qui.
Ni quoi.
À quelqu’un qui lui demandait pourquoi la première page manquait à chaque traité du Talmud de Babylone, le rabbin Yitzhak de Berditchev répondit : « Le savant, quel que soit le nombre de pages qu’il aura lues et méditées, ne doit jamais oublier qu’il n’est pas encore parvenu à la première page. »
Le premier poème des trente pages d’Avot Yeshurun ne manque pas au livre des Éditions de l’éclat. Aussi attentivement qu’il ait envie de pratiquer cet ouvrage, un lecteur y reviendra toujours :
Ce jour-là, je les emporterai dans la grotte de bar-Kakhba
pour les jeter à la poussière. L’ancien monde
n’ira pas rechercher là
une langue maternelle.