par Nadine Agostini
50 photographies d’Elizabeth Prouvost, réédition d’un travail datant de 1995, avec carnet de documents préparatoires. Corps nus comme secoués de spasmes. Sexe. Sexes. Noirceur des fonds. Ondulation des silhouettes. Arc-boutées. Tordues. Douloureuses. Faces grimaçantes. Cris muets. Dans la préface de Madame Edwarda, Georges Bataille écrivait : « Pour aller au bout de l’extase où nous nous perdons dans la jouissance, nous devons toujours en poser l’immédiate limite : c’est l’horreur. » Ceux qui ont lu le récit reconnaîtront le personnage dans les photographies. Comme une folie jusqu’à l’épuisement. La mort. Le carnet préparatoire est un cahier-journal, avec notes et dessins. On peut lire, « quand je parle du cri, Danae, peut-être ne dois-tu pas penser à ta bouche, mais aux forces qui convulsent ton corps ». Les photographies sont accompagnées par edwarda, poème de Claude Louis-Combet qui tisse un lien entre le livre de Bataille et les photos de Prouvost. « Edwarda, l’ombre à quatre pattes / La ruisselante et la fendue / Celle qui hante et qui rêve / Et ne passe le silence / Que par le cri ». Le CD présente divine obscène, improvisations sonores par ex-π, basse et dispositif électronique.