par Régis Lefort
Ce livre rassemble de nombreuses études dont l’objectif est non seulement de « mettre au jour l’étrange phénomène […] de l’émergence poétique dans un monde toujours plus voué au bénéfice matériel », mais aussi de « questionner ce partage de la langue française devenue langue poétique, inspirée par des espaces géographiques, culturels ou politiques » aux réalités diverses. Ainsi les différentes contributions permettent-elles de mettre en évidence, par exemple, la problématique de « l’américanité » et non plus seulement la revendication identitaire des années 1960 et 1970 de la poésie québécoise, la réinvention de modèles dans la poésie algérienne, le métissage de la poésie tchadienne, l’engagement de la poésie libanaise, l’affirmation ou l’émancipation, au Cameroun, d’une poésie qui reste influencée par la colonisation et la négritude. Le livre souligne par ailleurs l’importance de ce qui traduit, transforme ou rompt l’appartenance à une conscience collective. S’épanouissent alors un langage puis un monde nouveaux qui se réapproprient les traditions culturelles et régionales. Enfin, à plusieurs reprises, l’interrogation de la nature même de l’anthologie conclut à une façon de revitaliser le poème.
Sous la direction de Corinne Blanchard et Cyrille François
Presses universitaires de Vincennes
384 p., 22,00 €