Michel Monnereau : Je suis venu parmi vous

 
par Alain Helissen

Au titre du présent recueil il faudrait ajouter « sans vous reconnaître », puisqu’il emprunte au poème de la page 32. C’est peut-être la nostalgie qui est au cœur de cet ouvrage divisé en cinq parties, chacune d’elles se composant d’un poème par page. « J’écris pour solder la nostalgie », livre Michel Monnereau. Parfois, quand les mots ne s’offrent pas immédiatement, il les « attend tard » sans les voir venir. Mais lorsqu’ils sont au rendez-vous ils font des incursions dans le passé en essayant parfois de lui trouver un futur illusoire. Michel Monnereau dresse des sortes de constats à l’amiable sur, par exemple, « les rêves décomposés de sa génération », sur ses amours passés ou encore sur la méconnaissance de soi comme de l’autre : « Miroirs où croyant nous ressembler nous sommes humiliés par notre dissemblance » (…) « On ne sait jamais à qui l’on parle. » Hommage aussi est donné aux « os sans légende » disparus dans les « gravats du siècle », ceux de 39-45. Michel Monnereau arpente les villes, en transit. « J’aurai vécu au bord de vivre, là où on ne dérange personne », confie-t-il. Mais, plutôt que de « tirer des phrases pour la postérité », c’est un hymne à la vie que propose l’auteur.




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Poésie
La Table Ronde
« Vermillon »
136 p., 14,00 €
couverture