Hélène Dassavray : On ne connaît jamais la distance exacte entre soi et la rive

 
par Alain Helissen

Hélène Dassavray avoue ne pas avoir trouvé les mots justes pour définir le sujet de ce recueil, comme coulé de source après le premier festival Poésie nomade en Lubéron auquel elle assista en juillet 2015. Féminité et sexualité en sont pourtant les thèmes évidents, l’ouvrage étant dédié aux filles de l’auteur, à ses frangines, à ses aînées et leurs combats pour sa liberté avec une pensée pour les « hommes attentifs ». En ouverture, quatre vers à méditer : « Une femme voit couler son sang à chaque lune, / peut-être est-ce pour cela / qu’elle éprouve moins le besoin / de verser celui des autres. » Femme-source aux résurgences originelles, « elle a vu un jet d’eau / éclabousser l’avenir. » Le désir arpente aussi les pages du présent ouvrage, en ses redécouvertes successives du corps. La femme, Hélène Dassavray ne l’oublie pas, est encore soumise à l’oppression, à la violence, à l’excision, au viol, au voile, à la muselière, au bûcher, à la lapidation, à la domination des hommes. « On ne connaît jamais la distance exacte entre soi et la rive », ce vers qui a donné le titre du recueil se poursuit ainsi : « ni à quel moment la vie vous échoue / sur les plages / de votre mer intérieure. »




Share on FacebookTweet about this on TwitterPin on PinterestShare on TumblrEmail this to someone
La Boucherie littéraire
« Sur le billot »
56 p., 11,00 €
couverture