Sarah Bahr : Embâcle

 
par Vianney Lacombe

Les différents personnages d’Embâcle donnent leur prénom aux chapitres du livre de Sarah Bahr, dans lequel rien ne se passe, mais tout arrive par inadvertance alors qu’on ne s’y attend pas. Les discours, les monologues servent à remplir le vide de notre existence dans ce monde en lequel nous faisons une sorte de figuration assez puérile, au même titre que les paysages, les marteaux, les lave-linge ou Toy Story-1, et Sarah Bahr met en scène ce monde mi-absurde, mi-sans intérêt avec une certaine jubilation qu’elle nous fait partager dans les différents chapitres de ce livre où on ne dit rien, mais où on fait semblant de le dire. Cette jeune artiste allemande, née en 86, performeuse et plasticienne, fait partie de ces artistes contemporains qui se déplacent de l’écriture au théâtre et pour qui la peinture est également une forme d’écriture, mais liée à un espace différent.
Lisez Embâcle, parce qu’à l’intérieur de ce texte se cache une sorte de mécanique à démonter la réalité, et à la remonter ensuite, mais du mauvais côté. Cependant, et c’est ce qui nous amuse, on peut choisir son côté selon les différents chapitres, et on arrive très rapidement à la fin de ce livre qui en comporte 51, avec une postface et un contrepoint qui n’épuisent pas le sujet.




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Les Petits Matins
« Les Grands Soirs »
204 p., 12,00 €
couverture