Michel Dunand : Les toits du cœur

 
par Michel Ménaché

Voyageur solitaire, éternel guetteur, visiteur des vivants et des ombres, Michel Dunand est à l’écoute du monde sensible. Il ressuscite de grands oubliés, s’émeut de choses infimes, cristallise en très peu de mots le fruit de ses méditations. De recueil en recueil, l’écriture se dépouille de tout excès inutile. Il vise l’essentiel. Didier Pobel, en quatrième de couverture, observe avec justesse la posture du poète : « En quête d’équilibre entre son désir d’habiter un grain de sable et d’embrasser l’univers, le casanier du monde marche, s’arrête, respire, renaît, croise ici ou là le sillage de quelques grands aînés… Vide à ras-bord, Michel Dunand regorge de modestie et de ferveur. » Dans Les toits du cœur, son dixième ouvrage, les textes brefs notent d’un trait une sensation vive ou bien soufflent sur la page un aphorisme léger, car l’auteur se plaît à « jouer au papillon », non d’une aile primesautière, au contraire, il butine partout… Ému par Van Gogh et son besoin d’absolu, il clame en écho son propre manque : « Je ne bois que mes soifs. » Il dit aussi comme le peintre l’avidité de se confronter au monde en éternel débutant : « Refaire à nouveau les premiers pas. La vie commence à chaque instant. » L’éclectisme de Dunand est très ouvert, de Rilke à Marie Noël, de Marquet à Soutine, etc. Mais, lucide, il reste conscient de ses limites, celles de l’humaine condition : « Liberté / ton anneau me pèse / Il est trop grand ».
Michel Dunand anime la revue Coup de Soleil depuis 1984 et dirige la Maison de la Poésie d’Annecy. Il compose une œuvre fervente et secrète en glaneur ébloui des visages et des vies de tous les bords du monde.



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Jacques André
« Poésie XXI »
80 p., 12,00 €
couverture