Laurent Demanze : Les Fictions encyclopédiques, de Gustave Flaubert à Pierre Senges

 
par Nadine Agostini

L’ouvrage est dense, intelligent. Il s’agit ici d’exploration, d’inventions, d’aventures littéraires prétextes à de nouvelles formes. Laurent Demanze écrit : « À défaut de rassembler la totalité des savoirs, ces fictions encyclopédiques élaborent un art de l’oubli, qui a sans doute partie liée avec la sagesse. » Bouvard et Pécuchet, le roman inachevé de Gustave Flaubert, débauche de connaissances, comme référence majeure, intercesseur pour repenser les métamorphoses du champ littéraire, sert de base. Les deux héros vont entreprendre en vain de s’instruire de toutes les sciences et disciplines. Décentrement critique. Où la littérature cesse d’être reconnue comme fabrique légitime des savoirs. Les écrivains dont il est question ici, Borges, Barthes, Eco, Ernaux, Laurens, Macé, Perec, Queneau et bien d’autres encore, appartiennent à la délégitimation des savoirs. L’arbre, comme règle de composition, hiérarchisation. Prenons pour exemple Borges, qu’il faut relire à la lumière de Bouvard et Pécuchet, dont il rédigea une défense en raison, entre autres, du vertige des connaissances. Imagination extraordinaire, minutie érudite et passion encyclopédique, conflit et articulation.




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José Corti
352 p., 25,00 €
couverture