Joël Vernet : L’adieu est un signe

 
par Alexandre Ponsart

Chaque poème de ce livre évoque une image, un souvenir. Qu’il s’agisse de pays comme l’Afrique, la Syrie, la Laponie ou bien de personne comme Elle. Le lecteur se retrouve embarqué dans ce voyage et devient à son tour un compagnon de route de l’auteur car voyager, c’est (…) étendre le seuil de la maison, dérouler en silence, l’ici et le là-bas.

Par la lecture, les rencontres passées ressurgissent. Le livre ouvert me rappelle chacun des visages qui ne sont plus. L’adieu devient un signe d’absence et de présence. Présence pour quelques instants, du soleil couchant, des étoiles, des nuits sensuelles dans les chambres d’hôtels. Mon cœur vacille : tes mains fines tremblotent entre les plis d’un drap, puis naissent un sourire (…) Prends mes mains, me dis-tu dans cette dernière chambre.

Les poèmes de Joël Vernet sont autant d’images saisies par le regard à un moment donné. Ils sont la photographie de ce que les yeux ont vu. Même si la vie vous a trahis, la photographie ancienne chante la joie (…) Oui, cette photographie me dit ta joie ancienne, de très courte durée, mais qu’importe. C’est le livre du regard, plus précisément des regards. Immortaliser les moments importants d’une vie. Les évoquer et s’y attarder comme afin de repousser l’instant des adieux.

Aujourd’hui que le silence si prompt a recouvert ta tombe, je passe près de toi (…) je voudrais un signe qui n’est pas un adieu.

Une fois la lecture finie, le lecteur n’a qu’une envie : celle de se retrouver seul face aux étoiles et de se souvenir des instants magiques ayant parsemé sa vie. J’avais hâte de me retrouver seul dans la nuit de la cour, mon chien entre les jambes, à regarder le ciel, les premières étoiles, à écouter ce silence qui savait si bien m’emporter loin de tout.




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Fata Morgana
80 p., 14,00 €
couverture