Sole medere pede ede perede melos

 
par Daniel Lequette

Pas de numéro, mais un palindrome hédoniste et volontaire pour ce nouveau « Gruppen » qui vaut le détour rien que pour le récit d’une rencontre entre un ethnographe un peu las et un objet d’étude anthropologique en quête de soi comme un autre (« Dialogue nocturne entre un Allemand et un Bororo »). Impossible de rendre compte ici de la richesse du parcours interdisciplinaire offert avec l’objectif avoué (peut-être un peu trop dogmatiquement et massivement en ouverture par les propositions anticolonialistes de Jarfer, Loris et Rigouste) de nourrir et architecturer l’outillage mental nécessaire pour lutter contre toutes les formes de domination : analyse d’images, présentation de cinéastes et vidéastes, transcription d’un exposé enregistré de Georges Jackson, théorie pédagogique mise en acte, paroles d’artistes. Comme toujours, le lecteur est porté par la maquette à la fois sobre et puissante de Laurence Gatti qui, par ses fondus au noir, lie et délie textes et images. Celles-ci sont ici particulièrement suggestives avec les photos du bonheur bourgeois comme tirées du néant juste au moment de leur désagrégation par Bernard Bourrit et les deux séries de mine graphite qui confrontent le lecteur à l’altérité radicale de l’environnement domestique.




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Gruppen
320 p., 25,00 €
couverture